SOIZY, Ses fontaines.
Avant 1933, date de l’adduction d’eau dans les foyers, cette dernière était fournie par des sources ou des puits communaux ou privés et deux lavoirs qui tenaient lieu, en même temps, d’abreuvoirs.
Nous commencerons par celui du Trou Margot.
Plusieurs sources l’alimentent ( car il à heureusement été, non seulement conservé mais aussi rénové ).
Il était particulièrement prisé par les laveuses ou lavandières. Cela, principalement lors des hivers rigoureux, car si la température était extrêmement basse, l’eau qui sourçait directement dans le lavoir restait toujours à une température constante, très appréciée des laveuses. Avec l’apparition des lave-linge, s’il n’est plus fréquenté, il à cependant, été restauré avec goût.
En sillonnant les rues du village, on pouvait rencontrer des puits un peu partout. Au Trou Margot, où il y a quelques habitations, chacune avait son puits.
Par endroits, il arrivait que plusieurs foyers ou feux, ainsi qu’on les dénommait autrefois, utilisaient un puits en commun.
C’est ainsi qu’au haut de la côte, au centre de l’agglomération, un puits communal d’une profondeur, si mes souvenirs sont exacts, de 32 mètres, alimentait tout le quartier.
Il fallait avoir du souffle pour tourner la manivelle quand on pense à la longueur de chaîne pesant plus lourd que le seau rempli à ras bord, qu’il fallait enrouler.
L’eau servait aux usages ménagers y compris l’alimentation. Là, obligatoirement, on se pose des questions quand on sait que les agriculteurs du quartier venaient y puiser de quoi abreuver leurs chevaux, ( les bovins, eux, étaient conduits au Trou Margot ) avec des seaux d’une propreté douteuse, sachant que, lorsqu’ils n’étaient pas utilisés, ils séjournaient à même le sol, plus ou moins souillé des écuries.
Il y avait forcément des frictions avec les voisins quand ceux-ci remontaient leur seau d’eau sur laquelle surnageait… des brins de paille.
En descendant vers la nationale, les habitants ne connaissaient pas ce désagrément ayant chacun leur puits, privé, bien entendu.
A l’ extrémité de la commune, tous les foyers de la rue étaient approvisionnés par une source située au dessus des habitations. Un côté de la rue étant en surplomb, celle-ci est bordée de murs de soutènement, percés de place en place par des fontaines qui existent encore aujourd’hui. Malheureusement, elles sont assèchées depuis les travaux de voierie, l’eau ayant été dirigée vers les canalisations des eaux pluviales. Cette source alimentait, aussi un lavoir, aujourd’hui démoli et remplacé par un parking. Ces fontaines étaient appréciées autrefois, avant l’arrivée du réfrigérateur. Les cafetiers mettaient la boisson au frais imités en cela par certains particuliers. Ici aussi, on y puisait l’eau pour abreuver les animaux…
Les travaux d’adduction d’eau ont commencé en 1933. Certains jeunes de Soizy y ont participé tout heureux de se f aire un peu d’argent de poche.
Le forage du puits eut lieu en deux fois. Dans un premier temps, des tuyaux perforés ont été introduits dans le puits ouvert par trépan. L’eau est apparue à une profondeur d’une vingtaine de mètres mais inexploitable par la présence d’un banc de sable qui obstruait les canalisations. Il fallu remonter les tuyaux perforés et les remplacer par des pleins.
Le forage se poursuivit à travers différentes couche de roche, de terre réfractaire et pour finir dans du calcaire à une profondeur, proche d’une centaine de mètres.
Outre les fontaines, l’eau arrivait par des canalisations jusque dans les jardins privés situés en contre-bas. La ferme du château à la limite de la localité, recevait, dans une auge monumentale, de quoi abreuver tout le cheptel de l’exploitation.
En revenant aux sources, celle du Trou Margot, ainsi que celle de la grande rue, après avoir arrosé le village, vont se jeter dans le ru de l’Homme Blanc, au bord duquel est construit un moulin, caché dans les bois et que, seuls les anciens connaissent sous le nom du Vieux Moulin.
Continuant sa course, le ru de l’Homme Blanc va se perdre dans le Petit Morin à Corfelix, non sans avoir, au passage, fait tourner la roue du moulin des Culots. Si on suit la vallée du Petit Morin jusqu’à son arrivée à la rivière de la Marne à hauteur de La Ferté Sous Jouarre, il faut remarquer d’imposantes bâtisses construites sur son cours qui ne sont autre que des moulins. Il y en avait dans presque tous les villages.
Il en était de même en Champagne où, l’eau faisant défaut, ils étaient remplacés par des moulins à vent.
Les paysans des environs y amenaient leur grain, blé, seigle ou orge, pour ensuite cuire le pain à la maison. Certaines des demeures de ces paysans d’autrefois abritent encore de nos jours leur four à pain. Si, dans certaines régions, les fours étaient construits en dehors de l’habitation, il n’en était pas de même en Brie champenoise où le four donnait directement dans la cuisine. Ce qui était bien commode l’hiver comme en temps de pluie…
Cette construction était parfois entièrement intégrée à la cheminée, à l’intérieur même de la maison. Dans d’autres cas, le four, tout en ouvrant à l’intérieur, était accolé à celle-ci sous la forme d’un petit bâtiment que l’on appelait le c… du four. Quoique étant maintenant très rares, on peut encore en apercevoir aujourd’hui et il est a penser que certaines personnes se demandent à quoi pouvaient bien servir ces petits bâtiments.
Un dernier mot sur les moulins, ils ont souvent laissé leur nom sur les lieux de leur exploitation.
Le territoire de presque tous les villages a une contrée baptisée Le Moulin et ce n’est pas sans raison.
Il en est de même pour les tuileries très présentes, elles aussi, dans la région.
A.D. 26 / 12 / 2006
14/12/2006