Oyes
( d’oga ou aquaticus, lieu aquatique ; ou tout simplement d’oie,
comme le volatile)
Dans les écrits anciens, nul n’a su donner l’origine exacte. Il est bien possible que l’oiseau ait laissé son empreinte, étant largement représenté dans la région.
Lieu aquatique peut aussi très bien se justifier du fait du voisinage des marais de Saint Gond.
Aujourd’hui, je veux vous parler des oies, du moins ce que je me souviens avoir vu dans mon enfance. Autrefois donc, à une époque où on pouvait déambuler tranquillement dans les rues du village sans crainte d’être bousculé par les voitures automobiles ; les cours de fermes n’étaient pas toujours fermées. Chiens, chats, volailles se promenaient en toute liberté ainsi que, bien sûr, les oies qui étaient largement représentées dans les basses-cours. Je dois vous dire que c’est un animal peu exigent et peu coûteux, contrairement aux autres volailles qui se nourrissent essentiellement de grain ; l’oie, au contraire se contente de verdure. Ce n’est que lorsque, sur le corps de l’oison, les plumes ont remplacé le duvet, que celui-ci commence à manger du grain, sans pour autant dédaigner la verdure, c’est à ce moment que, après la moisson, les enfants de la maison ou d’autres venus d’ailleurs et cela en échange de la nourriture ; car les familles étaient souvent nombreuses et cela faisait beaucoup de bouches à nourrir ; on envoyait donc les enfants « garder » les oies. Ils avaient pour tâche de les conduire dans les éteules, glaner les épis tombés après la moisson et manger les quelques brins d’herbe s’il y en avait.
L’oie champenoise était blanche, le jard, surtout, arborait une livrée d’un blanc immaculée alors que sa femelle « la bilotte » avait la tête grise avec sur le dessus des ailes, un caparaçon du même gris que sa tête. Elles étaient moins grasses que les oies dites de Toulouse. Elles n’avaient pas cette « bavette » que ces dernières traînent entre leurs pattes et qui entrave leur course. Et, si ce n’étaient pas les oies du Capitole elles étaient cependant de bonnes gardiennes. J’ai connu plus d’un enfant avoir eu affaire avec ces oiseaux ; le jard était souvent vindicatif et, tandis que les demoiselles s’éloignaient de l’intrus en faisant entendre leur ricanement agacé , le jard restait en arrière, le cou droit comme un I, il secouait les ailes pour montrer son impatience et si par malheur on faisait mine de s’en aller, ce qui obligeait à lui tourner le dos ; en silence,il fonçait le cou tendu au ras du sol, bec en avant, à la recherche d’un pan de jupon ou d’un mollet bien tendre auquel il faisait un bon pinçon,laissant une belle marque bleue qui mettait plusieurs jours à disparaître.
Le promeneur qui s’aventure dans les terres couvertes de luzernes ou de céréales qui se trouvent notamment sur les crêtes des mamelons dont le territoire est généreusement garni, à pu un jour ou l’autre rencontrer un endroit d’une trentaine de centimètres de diamètre, ou il n’y à pas le moindre brin de végétation et que le sol consciencieusement damé présente la consistance du béton. Cet emplacement représente tout simplement le terrain de jeux de la canepetière. Cet oiseau devenu assez rare, se tenait sur les hauteurs et était-ce pendant la parade nuptiale ? A moins que, pendant que la femelle couvait, le mâle passait-il son temps à sa façon ? Quoiqu’il en soit, il se tenait toujours à la même place et de temps à autres, selon son humeur, il s’élançait dans les airs, à la verticale pour ensuite se laisser tomber de plusieurs mètres de haut et cela toujours au même endroit qui était ainsi bien tassé.
Lorsqu’elle est surprise, la canepetière pousse un cri bref et sec et s’envole dans un mouvement lent et souple de ses ailes en accent circonflexe.
Le courlis
Oiseau échassier migrateur habitant près des eaux douces ou sur les côtes et en bordure des marais vivait aussi, autrefois. Le courlis que l’on ne rencontre que très rarement de nos jours est doté d’un long bec légèrement courbé qui lui permet de chercher sa nourriture dans la profondeur des terres humides. Son cri plaintif lui valu son nom et c’est ce cri qui, un jour de mai 1994, me fit lever la tête pour revoir car je n’en avais pas vu depuis longtemps cet oiseau qui survolait le village.